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11 May 2003

Niveau d’entrée, niveau de sortie

Un truc important souvent oublié, c’est que faire du son, c’est avant tout bien gérer ses niveaux.

Pression acoustique, tension

Un équipement audio, quel qu’il soit, accepte un certain niveau de pression acoustique ou de tension. Plus un son est fort, plus il génère de la pression acoustique ou de la tension électrique (voir le topo sur les décibels 1).

Lorsqu’on entre trop fort dans un équipement, donc qu’on dépasse le seuil acceptable de pression acoustique ou de tension, le son sature : il est déformé, distordu, bref altéré et donc c’est ignoble.

Le même phénomène se produit pour sortir un son d’un équipement. Par exemple, si les enceintes sont sous-dimensionnées par rapport à l’ampli et qu’on met un peu trop fort, on obtient un son déformé (Notez qu’une enceinte, c’est un peu l’inverse d’un micro, mais que ça fonctionne quand même selon le même principe...)

Alors évidemment, ces principes de niveaux sont aussi valables pour les équipements virtuels, comme par exemple les plugins des logiciels audio comme Cubase, Logic Audio ou Wavelab.

Mais alors, comment on règle ?

Il faut toujours utiliser le maximum de signal utile. Il faut que le niveau d’entrée soit toujours optimal par rapport à ce que peux accepter l’équipement dans lequel on entre. Pour ça, vous pouvez vous fier au VUmètre (ou au Peakmètre) qui ne doit pas dépasser la zone dangereuse (souvent repérée en rouge) et/ou allumer la diode d’écrêtage ; et s’il n’y a rien (pas de VUmètre), fiez-vous à la chance Smile. Enfin, fiez-vous surtout à votre oreille : faites des essais de réglages en montant jusqu’à ce que cela vous semble saturer. Faites de préférence le test sur un échantillon fort du signal 2.

Enfin, les équipements dignes de ce nom possèdent un indicateur de réglage de niveau d’entrée, ainsi qu’un potentiomètre de réglage SEPARE pour l’entrée et la sortie. Ca a l’air bête, mais ça fait souvent la différence.

Pour la sortie, évidemment si l’entrée est réglée correctement, ça facilite la tâche. Et bien souvent, la sortie d’un équipement est reliée à l’entrée d’un autre et ça repart pour une série de réglages.

Bien sûr le réglage du niveau d’entrée ne résoud pas tout. Souvent (toujours ?), ce niveau d’entrée est variable, rendant variable le niveau de sortie. Pour aplanir tout ça, on peut utiliser un compresseur. Voir le topo à ce sujet 3.

Bon c’est un peu théorique, mais ça devrait s’éclaircir au fur et à mesure. Ca ira mieux avec quelques copies d’écran dans les topos suivants.

A proscrire

  •  Entrer à niveau faible et monter la sortie : c’est pire que tout, car tout ce qu’on réussit à faire, c’est remonter le bruit de fond, et faire apparaître les imperfections du signal sous-mixé en entrée. Si l’équipement en question est numérique (c’est le cas la plupart du temps pour les aventures MP3), un niveau d’entrée mal réglé ne permet de coder le son que sur une partie des sempiternels 16 bits (ou 20/24 bits pour les mieux équipés), et donc le son est beaucoup moins précis. Ca peut vraiment être audible, particulièrement sur les enregistrements symphoniques, surtout sur les passages faibles où on a carrément l’impression d’entendre un tictic ignoble.
  •  Monter le niveau d’entrée d’un signal sortant d’un autre équipement dont la sortie n’est pas optimale : si on dispose d’un réglage Unity Gain sur l’équipement dans lequel on souhaite entrer (Unity Gain : niveau d’entrée = niveau de sortie), l’utiliser pour régler le niveau de sortie de l’équipement précédent. Ola, c’est pas clair ça, non ? ;-) 4
  •  Utilisation à outrance de la fin des potentiomètres sur les équipements à potards physiques (des boutons rotatifs quoi...). Ne pas dépasser les 3/4, car après on entre potentiellement dans une zone de distortion. Bien entendu, c’est fonction de la qualité de l’équipement, mais je ne me fais pas d’idées sur votre budget Smile
  •  De la même manière, n’utiliser que la première graduation (sur 10 par exemple) d’un potard, c’est à peu près aussi nul. Là, on est potentiellement dans une zone de faible rendement. Préférez les valeurs entre 30% et 70% de rotation du niveau maximum.
    Dans le cas d’un plugin avec des potards virtuels, le problème se pose moins, mais ca dépend beaucoup des plugins, qui peuvent reproduire les comportements pénibles de leurs homologues de la vie réelle. Là encore, l’oreille est seule juge.

    Bon évidemment, si vous avez des potards sans fin (qui tournent tout le temps, sans butée), vous êtes mal si vous essayez de suivre ce conseil, mais dans ce cas, c’est plutôt du numérique, et la règle peut se vérifier de façon virtuelle, les valeurs minimum et maximum étant souvent affichées à l’écran.

    Exemples

  •  Je n’entends pas bien la voix d’un des personnages que j’enregistre, donc je monte le fader de volume de mon logiciel audio favori.
    NON !!!! C’est le cas à proscrire n°1. Vous êtes en train d’augmenter le niveau de sortie alors qu’il faut augmenter le niveau d’entrée.

    Laissez le fader de volume sur 0dB (Unity Gain = ni augmentation, ni diminution du signal) et montez le gain d’entrée du préampli micro jusqu’à obtenir un signal satisfaisant. Ensuite, enregistrez.
  •  Je n’entends pas bien la voix en sortie de mon compresseur, je vais monter le volume OUT du plugin de compression.
    NON !!! C’est toujours le cas à proscire n°1. Vous êtes en train d’augmenter le niveau de sortie d’un équipement (le plugin compresseur) alors que vous n’êtes pas certain que le signal entre de manière optimale dedans. Vérifiez que vous entrez de manière optimale et adaptez ensuite le niveau de sortie.

    Cette règle est applicable à tous les traitements de type purement techniques, comme le noise gate ou la compression 5. Ce sont des traitements qui produisent un signal qui se substitue totalement au signal d’origine. Ce n’est pas le cas des réverbérations ou des chorus/flangers dont nous parlerons dans la section Mixage. Sur ces traitements, qui s’ajoutent au signal original, la règle n’est pas forcément vraie.
  •  Je viens de compresser mon signal, mais je n’entends plus assez la voix, je vais faire comme Knarf a dit et monter le volume du plugin qui fait une voix de robot dans lequel je fais entrer mon signal après le passage dans le compresseur.
    NON !!!!!! C’’est le cas à proscrire n°2. Vous montez le niveau d’entrée du plugin voix de robot alors qu’il faut monter le niveau de sortie du compresseur au niveau optimal. Une fois que le compresseur produit un niveau correct avec les plugins suivants désactivés, activez les pugins un par un selon le cheminement de votre signal et procédez aux réglages de niveau selon les règles décrites ici.
    • 1. pas encore en ligne
    • 2. Par exemple, sur une chanson, ce serait sur le refrain à la fin, là où le volume perçu est le plus fort. Si vous faites l’essai de niveau sur le permier couplet et que vous réglez votre niveau au taquet, le dernier refrain fera sans doute saturer l’ensemble.
    • 3. En cours de rédaction
    • 4. Hmmm... Il faudra que je mette des schémas, ici...
    • 5. Ces 2 traitements sont traités dans un autre topo

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